Le Team SRC qui participe au championnat du monde d’endurance ainsi qu’au championnat de France superbike est basé dans le sud de le France au Cannet des Maures sur l’autoroute entre Aix-en-Provence et Nice. Gilles Stafler, en plus de son activité au sein du Team, possède une société fabriquant des pièces en polyester et carbone pour les particuliers et l’administration française.
Les deux activités sont distinctes.
De par la saisonnalité de son activité, le team SRC est constitué d’une équipe permanente réduite. Le reste du staff est composé d’indépendants ou d’amis qui rejoignent le Team directement sur les événements ou lors de la préparation des courses en fonction des besoins et de la masse de travail.
Cependant, bien que de l’extérieur le Team puisse paraître manquer d’unité ce n’est pas vraiment le cas. De nombreux membres ne sont pas seulement impliqués dans la course mais aussi avec Kawasaki depuis de longues années. Ils connaissent tous parfaitement leur rôle et tout se déroule bien.
Composition du team 2014 :
| Nom | Age | Début | Fonction |
Permanents | | | | |
| Gilles STAFLER | 53 | 1993 | Propriétaire – Team Manager – Manager Technique |
Isabelle STAFLER | 49 | 1993 | Administration – Comptabilité – Chronomètre |
Bernard LECOUR | 54 | 1990 | Préparation moteur – Enregistrement des données |
Thomas BAUDRY | 24 | 2012 | Chef mécanicien de la moto #1- Broche de roue et huile |
Indépendants | | | | |
| Kevin STAFLER | 29 | 2009 | Chronométrage |
Pascal BOST | 52 | 1991 | Spécialiste suspensions |
Olivier DURAND | 28 | 2009 | Mécanicien de la moto #1- Roue arrière et béquille |
Benoit AGOYER | 33 | 2002 | Mécanicien de la moto #1- Roue avant et béquille |
Jerome PAYE | 36 | 2007 | Responsable pneumatiques – Roue avant |
Marc FERREIRA | 46 | 2011 | Pneumatiques – Roue arrière |
Marc BUISSON | 48 | 1991 | Electricité dans les stands – Freins avant |
Gilles JACQUOT | 60 | 2012 | Gestion de carburant - Ravitailleur |
Absents | | | | |
| « JEREMY » | | 2013 | Gestion du carburant - Extincteur |
Patrick JOUD | | 2014 | Physiothérapeute |
« JASON » | | 2014 | Physiothérapeute |
Points infos en photos :
Point info n°1 - La Ninja ZX-10R d’Endurance du Team SRC est construite et développée avec les spécifications nécessaires aux courses de 24h. De l’extérieur, elle est très similaire à une machine du championnat Superbike. La puissance atteint 210ch et la priorité est donnée au couple et à la souplesse. Le poids en ordre de marche sans carburant est de 174kg.
Point info n°2 - Le moteur d’endurance est très proche de celui de série et suit les règlementations du championnat imposées par la FIM. De nombreuses pièces doivent rester d’origine telles que par exemple : les carters, la culasse, le vilebrequin, les pistons, les bielles et les soupapes. Elles sont simplement méticuleusement sélectionnées pour offrir les meilleures performances et un poids constant. Néanmoins certaines modifications sont autorisées et avec l’utilisation de kit pièces Kawasaki et le savoir-faire du metteur au point, les gains sont importants. Nous devons également prendre en compte l’importance de l’ECU kit et de la gestion moteur en général afin d’optimiser les gains apportés par les échappements Akrapovic. Ainsi, comparé à un moteur sorti de chaine de production, le gain est d’environ 30ch avec également un couple plus important et plus de puissance à mi-régime.
Point info n°3 - Une machine de compétition doit être envisagée dans sa globalité et la partie cycle a une très grande importance dans la performance générale de la moto. De plus, la moto doit être confortable à piloter et convenir aux trois pilotes. Le châssis de la machine d’Endurance est standard à 100%. Il n’y a pas besoin d’ajouter de renforts supplémentaires pour augmenter la rigidité.
Point info n°4 - La Ninja ZX-10R est équipée d’une fourche Ohlins de type FGR 300 2013/2014. Indépendamment d’une augmentation globale de la performance et des possibilités de réglage, il y a de plusieurs raisons à son utilisation. La principale est la possibilité d’utiliser les étriers de frein NISSIN spécifiquement étudiés pour l’endurance sans modification car la fourche est faite pour. Les tés de fourche sont fabriqués par le team et sont ajustable mais la preuve de leur efficacité est que le SRC les utilise depuis le début du développement de la moto en 2011.
Point info n°5 - Kawasaki fut le premier Team d’Endurance à utiliser le système de freinage Nissin. Ce partenariat a commencé en 1995 et n’a jamais été interrompu depuis. Le concept de développement initial était d'avoir une usure minimale des plaquettes même avec des disques endommagés. Pour la course, il n'est pas important que la roue avant soit changée à chaque arrêt au stand. Donc pas de temps perdu à changer les plaquettes. Pendant une course, il y a de nombreuses occasions pour vérifier les disques et les changer. L’épaisseur de la garniture des plaquettes avant est de 11.5mm soit beaucoup plus que la norme et les étriers sont également plus larges. A l'intérieur il y a des dispositifs afin d'éviter tout problème de déplacement des plaquettes pendant le changement de roue. Beaucoup d’équipes d'endurance utilisent maintenant ce système de freinage Nissin. Tous les composants (étriers, disques, plaquettes et maître-cylindre) sont développés ensemble.
Point info n°6 - La taille de l’étrier de frein arrière est nettement moins importante qu’à l’avant. A cause du transfert de masse le frein arrière est utilisé seulement pour stabiliser la machine et minimiser les wheelings. Certains pilotes ne l’utilisent pas. De plus, du fait de leur petite taille les plaquettes s’usent très rapidement. Ainsi, au Bol d’Or 1991 nous avons perdu les plaquettes arrières au cours du premier relais. Comme aucun pilote ne l’a signalé nous avons fait la course comme cela et nous avons gagné.
Point info n°7 - Le moteur de la Ninja ZX-10R est équipé d’un système d’échappement AKRAPOVIC Titanium. Cette ligne a été développée sur banc d’essai à l’usine Akrapovic en Slovénie. Le gain de puissance est important sur toute la plage d’utilisation. Mais, plus qu’une grande puissance de crête, nous avons recherché en priorité une augmentation dans les mi-régimes pour de meilleures accélérations. Le gain de poids grâce à cette ligne est d’approximativement 8kg. Ce système d’échappement a été créé spécialement pour l’Endurance et peut ainsi être facilement enlevé ou des pièces changées en cas de chute.
Point info n°8 - Le gain de temps lors des arrêts au stand est une priorité en Endurance et, avant de faire n’importe quelle opération sur la moto, il faut toujours garder le temps à l’esprit. Kawasaki fut aussi un pionnier dans ce domaine. Le système actuel est basé sur le mécanisme de changement « Pétales » de 1996 et fut développé à l’origine pour les « 8h de Suzuka ». Des dispositifs similaires équipent aujourd’hui toutes les motos des principaux Team d’Endurance.
Point info n°9 - Le système de changement rapide de roue arrière a été conçu sur le même concept. Il permet de gagner du temps bien que ce soit plus compliqué, plus lourd et bien sûr plus cher. Avec environ 28 arrêts au stand au cours d’une course de 24h, chaque seconde gagnée est précieuse. 2 ou 3 secondes à chaque arrêt représentent un tour en fin de course. Ce dispositif est très fiable et certaines sécurités mises en place au début du développement de la moto sont maintenant oubliées. Pour le moment, le SRC utilise un essieu classique et éprouvée. Des tests ont été faits avec de plus larges essieux. Ils permettent de gagner du temps, mais ils peuvent se détacher si le couple de serrage appliqué n'est pas exact.
Point info n°10 - Le bras oscillant est basé sur un modèle standard. Cependant, en raison du système de changement rapide de roue, il est plus large de 4cm d'un côté. Le team reçoit les bras oscillant en pièces non soudées et il est finalisé pour correspondre au besoin de l’Endurance par un fournisseur français.
Point info n°11 - En accord avec la règlementation technique FIM, le réservoir a une capacité de 24 litres. Un réservoir spécial doit donc être conçu dans le but d’augmenter sa contenance tout en conservant l’aspect d’origine. De nombreux paramètres entrent en compte dans sa conception comme le débit de carburant lors du ravitaillement et le besoin de pouvoir utiliser sa capacité jusqu'au dernier décilitre. Et ce n'est pas si facile sur une moto qui se déplace beaucoup. Grâce à l'expérience du SRC, ce problème est maintenant résolu et la solution gardée confidentielle si bien qu’encore aujourd’hui, les meilleures équipes ont du mal avec ce paramètre. Le réservoir de base est réalisé par BEATER, une société japonaise, mais tout l'intérieur et les compartiments sont faits par le team. La jauge d’essence est encore en cours de développement et le restera jusqu’à ce qu’une solution parfaite et sûre soit trouvée.
Point info n°12 - Une machine d’Endurance est bien plus complexe qu’une moto de course « classique ». Dès les premiers temps du développement à chaque fois que quelque chose cloche il faut le prendre en compte. Les crashs sont un cauchemar pour une équipe d’Endurance et tout doit être fait pour perdre le moins de temps possible si quelque chose arrive. Comme maintenant l’électronique devient de plus en plus complexe, les faisceaux ont été réalisés selon ces spécifications. En fait il n'y a pas un seul faisceau mais 3, l’un est dédié à l'allumage du moteur, un autre pour l’éclairage, et le troisième pour l'enregistrement des données. De plus chacun d'eux est fabriqué en 3 parties. Une pour l'avant, l'autre pour l'arrière et le dernier pour le milieu du châssis. Des connecteurs de haute technologie sont utilisés .Si quelque chose ne fonctionne pas, aucune seconde n’est perdue pour tenter de réparer et après une très courte réflexion la décision est prise de changer le système complet. Cette solution est efficace mais chère parce que de nombreuses sous-parties doivent être préparées en avance en cas de crash ou de ratés. Mais l'objectif final est de ne pas le modifier tel qu'il est actuellement, car la concurrence est maintenant tellement serrée qu’un accident peut signifier la perte de la course.
Point info n°13 - Les jantes en magnésium OZ sont conçues spécialement pour les systèmes de changement de roue rapides de l’endurance. Les roues avants sont en 3,50x17 et les roues arrières en 6,00x17. Pour une saison de course on compte 12 roues avants et 15 roues arrières.
Point info n°14 - Le système d’éclairage est nécessaire pour les courses de nuit selon la règlementation en vigueur même si aujourd’hui les circuits sont éclairés. Le système doit éclairer efficacement et surement car il y a des pénalités en cas de défaillance de l’éclairage. Dans le but d’échapper à tout défaut, deux systèmes sont installés. La photo montre la moto en version de route à Oschersleben.
Point info n°15 - Les arrêts au stand sont très importants et comme dit précédemment il faut y perdre le moins de temps possible. Des stands spéciaux sont conçus par les teams. Ils sont fabriqués par les teams et se ressemblent beaucoup aujourd’hui. Du point de vue de la règlementation le ravitaillement et les opérations techniques doivent être séparés. Le nombre de personnes du staff présentent pour ces opérations est également limité mais suffisant. Un arrêt de 16 secondes est considéré comme satisfaisant. Pour être plus précis, l’entrée et la sortie des stands doivent aussi être comptabilisées car il y a de grandes différences entre les pilotes.
Point info n°16 - Il est difficile d’imaginer le nombre de pièces en carbones qui composent la Ninja ZX-10R d’Endurance lorsqu’elle est en pièces détachées. Elles sont toutes réalisées par Giles Stafler lui-même. C’est tout simplement merveilleux. Remarquez par exemple les petits réservoirs d’eau et de liquides directement intégrés à l’intérieur du flanc de carénage.
Point info n°17 - Toutes les commandes sont réglables pour une prise en main facile et précise. Le maître-cylindre arrière provient de nos modèles KX (motocross).
Point info n°18 - Les informations sont transmises aux pilotes via ce tableau à led. Elles sont toujours simples à comprendre mais codées pour ne pas risquer de donner d’informations aux adversaires. Comme vous pouvez le constater c’est très grand si on le compare aux personnes ou même aux box. Un petit miroir est installé devant pour que la personne en charge du panneau puisse toujours contrôler si tout fonctionne bien.