Grégory a 25 ans, il mesure 1m74 et pèse 75 kilos, il est célibataire, son signe astrologique est le cancer et il habite à Nesles la Montagne dans l’Aisne à 5 km de Château Thierry. Il est monté pour la première fois sur une moto à l’âge de 13 ans et a fait sa première course 2 ans plus tard en 125 Promosport.
En 2002 il est 3ème du Championnat de France 125 et obtient sa première Wild Card en Grand Prix 125. L’année suivante il intègre l’équipe de France et se classe 4ème en championnat de France 250. En 2004 il reste en 250 mais évolue en championnat d’Europe et termine la saison vice-champion et il obtient 8 Wild Card en Grand Prix 250. Ça le conduit à intégrer l’Equipe de France Grand Prix et il fait la saison 2005 en Championnat du Monde 250.
2006, 07, 08, il change son fusil d’épaule et dispute le Championnat du Monde Supersport. C‘est également l’occasion de sa première participation aux 24 Heures du Mans, course dans laquelle il se classe 3ème. L’année suivante il roule en Championnat de France Supersport et s’empare de la troisième marche du podium final.
La suite vous la connaissez, il devient pilote officiel Kawasaki sur Ninja ZX-6R en intégrant le team Gilles Stafler Racing et monte sur les 8 podiums des 8 courses déjà disputées et remporte les 4 dernières de rang. Il est en tête du Championnat de France Supersport avec une avance très confortable de 56 points.
L’an prochain, il souhaite rester dans le team GSR dans lequel il se sent très bien et monter en Superbike avec la nouvelle Ninja ZX-10R qui risque fort d’être une arme redoutable.
Je lui ai posé quelques questions :
- A part à Nogaro une semaine après les 24 Heures du Mans où tu as fait deux fois deuxième suite aux consignes de ton équipe, tu n’as fait que gagner depuis. Est-ce que les 24 Heures ont été un déclencheur ?
« C’est sûr qu’une victoire comme celle-là renforce ta confiance, mais en fait, c’est le fruit de l’intense travail réalisé, notamment sur la mise au point de la moto. On a par exemple modifié le setting de la fourche grâce à Pascal Bost qui travail avec Showa et Kayaba Europe et qui a accès aux réglages développés en Mondial Supersport pour Joan Lascorz et Katsuaki Fujiwara. Pirelli a également sorti de nouveaux pneumatiques qui fonctionnent très bien. La réussite est en fait conditionnée par la réunion de beaucoup de paramètres. »
- Quels sont les points forts de ta Ninja ZX-6R ?
« Le train avant est absolument super. La moto tourne très facilement et elle est très agile. Elle dispose également d’un très bon moteur. Un point qui est à la fois fort et faible, c’est que la moto est très vivante.»
- Tu as 56 points d’avance à trois épreuves de la fin du championnat. Tu vas gérer cette avance considérable ou tu vas continuer à gagner ?
« Je vais essayer de continuer à gagner. »
- Comment expliques-tu qu’à la première course disputée à Lédenon début Avril et la deuxième courue au mois de Juin tu y as été plus rapide d’une seconde au tour ?
« Déjà, la première était juste avant les 24 Heures du Mans et je n’ai donc pris aucun risque. Ensuite l’évolution de la moto a payé. Le temps que j’ai réalisé aux essais chronos m’aurait placé 3ème temps en 1000 cm3. »
Revenons sur les 24 Heures du Mans, ça fait quoi de gagner une épreuve aussi prestigieuse ?
« C’est un truc de fou. C’est ma deuxième participation seulement à cette épreuve et la première fois dans un team officiel et je suis un des plus jeunes vainqueurs. J’ai fait le dernier relais, celui de l’arrivée et c’était complètement magique. Sinon rien n’a changé dans ma vie sinon que j’ai beaucoup plus d’amis sur facebook. »
Qu’est-ce qui t’as le plus marqué sur cette épreuve ?
« La Marseillaise avant le départ et sur le podium et le manque de sommeil pendant la course. Je n’ai dormis que deux fois 10mn. »
Combien de fois t’es-tu fait doubler sur cette course de 24 heures ?
« Deux fois. La première c’était lors d’un relais où j’avais fait un mauvais choix de pneus, la deuxième c’est dans le dernier relais où j’avais rendu la main. »
Comment sens-tu l’équipe GSR ?
« Très pro et très amicale. Quand il faut bosser on bosse et quand on peut se lâcher, on se lâche. Elle fixe aussi des objectifs toujours réalisables. Et comme l’année se passe très bien, je ne suis pas tombé une seule fois cette saison et les résultats sont là, du coup l’ambiance est super. »
Et tes co-équipiers, Julien Da Costa et Olivier Four ?
« On s’entend très bien et comme on fait le même poids et on a le même gabarit, cela facilite beaucoup pour les réglages. Et à ce propos, la Ninja ZX-10R d’Endurance est une moto très facile à piloter et elle n’est pas physique. »
A part remporter le titre 600 Supersport et gagner le Bol d’Or, tu as d’autres projets en 2010 ?
« Si on gagne le Bol d’Or, j’aimerai bien aller au Qatar pour jouer le titre de Champion du Monde d’Endurance. Car malgré le fait qu’on ne soit pas allé aux 8 Heures d’Albacete, on est encore 3ème du classement général à 3 points du premier. Sinon j’aimerai bien une Wild Card pour la course française du championnat du Monde Supersport à Magny-Cours. Le problème c’est que le règlement technique entre ce dernier et le championnat français n’est pas le même et que pour que la moto soit performante en mondial, il faut revoir la préparation moteur et ça, ça coute de l’argent. »
Bien, merci Grégory, félicitations pour ta saison exceptionnelle et continue comme ça pour me fournir de la matière pour mes billets sur la course du site kawasaki.fr.
Bertrand Sebileau.