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16 Septembre 2015 Bol d'Or 2015 : Le grand retour

A l'occasion du retour de la fameuse épreuve du Bol d'Or sur le non moins fameux circuit du Paul Ricard, Bertrand Sebileau, ancien pilote Kawasaki, nous livre quelques annecdotes sur ses participations aux précédentes éditions.
"16 ans après son déménagement à Magny-Cours, le Bol d’Or fait son grand retour sur le mythique circuit Paul Ricard pour y disputer la 79ème épreuve depuis son origine qui remonte à 1922, et la 22ème  du Castellet.

Cette dernière édition au Ricard du 20ème siècle puisque disputée en 1999 restera à jamais gravée dans ma mémoire comme étant la plus belle course d’Endurance que j’ai jamais réalisée.

Que je vous raconte.

Un an auparavant, en 1998, j’arrivais au Bol d’Or en tête du championnat du Monde d’Endurance. Igor Jerman et le champion du Monde Supersport en titre, Ian Mac Pherson, sont mes co-équipiers. Igor signe la pôle, moi je suis 4ème meilleur temps et Ian 5ème tous pilotes confondus. Bref, notre Kawasaki Ninja ZX-7R est clairement la plus performante du plateau. Confirmation en course où nous menons l’épreuve lorsque la casse d’une soupape dans la ligne droite longue d’1,8 kilomètres qui sollicite durement les mécaniques stoppe notre effort. L’abandon qui en découle me privera du titre.

Un an plus tard, bis répétita. Pôle, tête de course et casse d’une soupape dans la ligne droite au bout de deux heures de course. En 1999, c’est le regretté Steve Hislop qui joue le titre et qui partage notre ZX-7 R avec Ludovic Holon. Cette année-là, l’équipe technique, toujours managée par Christian Bourgeois, décide de réparer. Et les mécaniciens se montrent aussi rapides que nous sur la piste, puisqu'ils démontent le moteur brûlant, changent la coupable soupape et remontent le tout en 1heure et 15 minutes. Pour remotiver Ludovic qui souhaite l’abandon et ainsi sauver une chance pour Steve d’être champion du Monde, c’est moi qui repars. Et quand on est dernier à une heure et quart de la tête et qu’il faut prouver à l’un de ses co-équipier que tout reste possible, il n’y a pas 36 solutions, c’est Banzaï !!! Je me suis totalement lâché, utilisant largement la glisse pour aider la moto à tourner dans les longues courbes en accélération ou rendre les changements d’angle plus rapides et moins énergivores et, à l’issu de ce run d’anthologie, Holon qui craignait quant à la fiabilité de la réparation, avait totalement repris confiance. J’ai poursuivi mes 6 relais restants sur le même rythme, de nuit comme de jour, à fond. Pour vous donner une idée de l’intensité de mon effort, Christian Bourgeois s’est amusé à calculer les temps moyens au tour de chaque pilote en retirant le premier et le dernier tour de chaque relais et ma moyenne de 2’01’’2 m’aurait placé dans les 10 des essais chronométrés. A propos de ce chrono, j’ai une anecdote à raconter. Au cours d’un relais nocturne, je passe devant mon panneautage et lit sur mon panneau 2’01’’2. Le tour suivant, j’y relis le même temps. Un tour plus tard, le chrono n’a pas changé et je commence à avoir des doutes sur l’endormissement de mon chronométreur. Mais quand je repasse devant mon panneautage et que mon temps est inchangé, je n’ai plus de doute, il dort. 5ème passage, le chrono est toujours identique et j’effectuerai le 6ème tour en ne pensant qu’à cet abandon. Mais non, une boucle plus tard, les dixièmes ont varié, j’ai juste enquillé 5 tours d’affilés dans le même dixième. Je serais team manager, je brifferais les panneauteurs pour ne jamais afficher plus de deux fois d’affilé un temps identique en mentant sur 1/10ème pour que le pilote n’aie pas de question à se poser. Car, si j’avais chuté, j’aurai mis ça sur le compte de la déconcentration provoquée. Bref, cette débauche d’énergie, en plus de remotiver l’équipe à bloc, nous a permis de remonter et de terminer l’épreuve en 7ème position, alors que sur les 7 motos officielles engagées, seule la Honda a abandonné, les autres n’ayant connu ni chute ni panne qui aurait pu les retarder. Hélas, cette 7ème position n’a pas été suffisante pour qu’Hislop soit titré, mais je me dis que si  un an auparavant, on avait affiché une détermination aussi forte, j’aurais probablement décroché le titre.

Le circuit Paul Ricard est mon deuxième tracé préféré après Suzuka et devant Assen, Shah Alam et Spa pour n’en citer que 5 parmi mes circuits préférés. Mais c’est aussi un endroit magique grâce à un environnement exceptionnel.

Je qualifierais le Bol d’Or de course estivale, tant par la beauté des collines du Var où se niche le circuit, la douceur de son climat au mois de Septembre et la proximité de la mer.

J’ai souvenir de la journée de break au milieu de la semaine de course où nous passions la journée à Bandol pratiquer des sports nautiques. Bref, si j’y allais en spectateur, j’en profiterais pour adoucir la reprise du labeur quotidien en y glissant quelques jours de farniente. Sorte de piqûre de rappel des vacances terminées.

En attendant, Kawasaki, qui reste sur 3 victoires consécutives sur les 3 derniers Bol d’Or disputés à Magny-Cours, sait que les qualités tant de sa Ninja ZX-10R que de l’équipe technique de Gilles Stafler ou de ses pilotes Grégory Leblanc, Matthieu Lagrive, Fabien Foret et Erwan Nigon en pilote de réserve vont pouvoir s’exprimer pleinement sur le magnifique circuit du Castellet. Il suffit de prier le dieu soupape de se tenir à carreau.

Venez nombreux les 19 et 20 Septembre sur le circuit Paul Ricard du Castellet, il va y avoir du spectacle ! C’est en tout cas ce que compte fournir au public le team Kawasaki SRC."

 
Bertrand Sebileau.