Maxime Barat : "Il est midi passé, je n’ai toujours pas mangé, je n’arrive pas à tout faire rentrer dans mes caisses mais qu’importe aujourd’hui je prends la route. Après avoir dit au revoir à mes « couchsurfers » préférés je pars en direction du Brésil. Le premier jour, je reste vraiment cool, je m’arrête après 70 kilomètres environ dans un carbet très sympathique. Un carbet, c’est une sorte de cabane où le toit repose sur 4 piquets. On peut venir y fixer son hamac et y passer la nuit, certains sont à la disposition de tous et d’autres sont payants puisqu’ils proposent les mêmes services qu’un camping : douche, électricité et restauration. Le premier soir j’ai dormi au Blues Road qui est tenu par un couple de motards (Ils ont ramené leur propre moto lorsqu’ils sont venus s’installer dans la forêt).

Le lendemain je vais à Oyapoque, la première ville du Brésil. Le temps de trouver une pirogue et d’arriver en ville et il est déjà 13h. Je vais faire tamponner mon passeport et me rends à la recette fédérale pour déclarer la Versys. Mais c’est fermé depuis plus d’une heure et malheureusement pour moi ils font le pont le 24 et le 25. Je suis donc bloqué jusqu’au 26 décembre!

Oyapoque se développe sur la proximité de la frontière guyanaise. Il y a pas mal de commerce, de trafics en tout genre et d’orpaillage. On trouve pas moins de 12 comptoirs d’or dans cette petite ville. A côté de cela, la ville a un certain charme avec son marché au poisson où on peut manger sur place, son port de pêche puis la vue sur le fleuve Oyapok.

Sur place je rencontre Edouard, un martiniquais passionné de motos. Forcément quand je lui explique mon périple ça le fait rêver. La moto rapproche vraiment les gens. Moi qui m’attendais à passer Noël tout seul, je suis invité à rester pour le réveillon. Les voyages sont véritablement pleins d’imprévus et les situations se débloquent toujours. Le 25 nous avons été nous faire une petite balade en moto direction le Pont. Oui, un pont existe entre la Guyane Française et le Brésil mais il n’est pas fini côté brésilien et est pour l’instant fermé, je n’ai pas embarqué sur une pirogue par hasard il y a quelques jours. Mais je voulais voir ce pont qui est un vrai symbole. Un trait d’union entre l’Europe et l’Amérique du Sud !

Le 26, comme prévu, je passe à la recette fédérale où j’ai bien passé 1h pour faire remplir un formulaire. 150 kilomètres de piste m’attendent au beau milieu de la forêt. Sur cette portion j’emprunte de petits ponts en bois avant que l’asphalte ne reprenne le dessus. C’est dingue que ces quelques planches supportent le poids des camions. Puis je reprends la route de Macapa en faisant quelques haltes sympas comme à Ferreiro Gomes et sur les pistes perpendiculaires qui s’enfoncent dans la forêt et s’arrêtent subitement même après plus de 100 km. C’est vraiment déstabilisant surtout après être allé en Mongolie où l’on peut circuler sur les steppes sans aucun obstacle.

A Macapa, je me rends directement au port pour me renseigner sur les bateaux qui partent pour Santarem. Les tarifs sont élevés et les bateaux vétustes !

Heureusement je tombe sur Junior qui parle français. A force de discussion et en lui promettant une petite photo sur mon site je m’en tire pour moitié prix : 220 Reals (environ 100 euros) au lieu de 450 pour une croisière sur l’amazone.

Je vous laisse admirer le paquebot qui a remonté 40h durant l’Amazone avec seulement une panne moteur. J’en profite pour prendre des infos en parlant avec les brésiliens car je ne sais toujours pas où passer le nouvel an et où dormir les prochains jours. Mais là tout le monde est unanime : il y a un petit village dans les environs de Santarem qui, parait-il, est paradisiaque. Après avoir débarqué j’ai été vérifier tout cela et vous savez quoi ? Ils avaient raison !"

La semaine prochaine, vous découvrirez à quoi peut bien ressembler le village de Santarem...