Maxime Barat : "Après m’être reposé deux jours à Caraz, j’ai repris la route vers l’Equateur. En chemin j’ai rencontré quelques voyageurs dont deux français en tandem qui ont commencé à pédaler il y a de cela deux ans au Canada.
Le lendemain, après une longue nuit dans une station-service, j’ai rapidement rejoint la panaméricaine au niveau de Santa Ana. Cette journée de liaison est longue et ennuyeuse le long de la côte. Alors je me rattrape au niveau de la gastronomie. Elle n’est pas belle mon assiette ?! Le soir, je bifurque après Chiclayo vers Tucume. Le poste de frontière principal est après Tumbes mais j’ai préféré quitter la côte dès que j’ai pu.
La route montagneuse que j’emprunte le lendemain est vraiment très sympathique. L’asphalte disparait ensuite pour aller à San Ignacio qui est connu pour le cacao et le café. C’est la fin d’après-midi mais je décide de continuer jusqu’au prochain village. Je demande à un passant s’il connait un endroit sûr pour camper et un petit restaurant. Ni une ni deux, il me dit que sa belle mère peut le faire et que je peux même dormir dans le salon. Super ! Pendant la préparation du repas, nous dégustons de la liqueur de café. Ce n’est pas mauvais du tout. Ma dernière journée au Pérou se termine donc pour le mieux.
Arriver à la frontière de La Balsa me prend moins d’une heure. Il ne doit pas passer plus de 5 ou 6 personnes par jour. Alors je me dis que cela va aller vite. Je sors sans problème du Pérou, passe le service d’immigration de l’Equateur en deux minutes mais je suis bloqué à la douane. Le douanier ne sait pas quel formulaire il doit me faire remplir. Il passe quelques coups de téléphone puis on le rappelle pour lui communiquer la référence du formulaire. Le problème est qu’il ne sait pas non plus le remplir. Heureusement qu’il est sympathique et que j’ai le temps car il mettra près d’une heure et demie à me délivrer le fameux sésame. Cela me laisse largement le temps d’étudier la carte. A 13 heures, je repars donc pour Vilcabamba où j’arrive vers 18 heures car ils asphaltent la piste et, comme à chaque fois, je perds un temps fou à chaque zone de travaux. En tout cas ça fait plaisir de découvrir un nouveau pays. Les gens sont adorables et les paysages magnifiques. Après, ce petit séjour en Equateur fait plus penser à des vacances qu’à un voyage. C’est en quelque sorte une transition douce avant la Colombie. Après Loja, j’ai fait une pause à Zamora en milieu d’après-midi où je suis tombé sur un groupe d’amis très avenants et passionnés de moto. Forcément, les discussions vont bon train et, de fil en aiguille, ils me gardent pour boire l’apéritif puis pour la soirée. Résultat, je suis resté là pour la nuit.
Je pars tôt le matin car je tenais absolument à profiter pleinement de la route de l’Est que j’emprunte pour remonter vers le Nord. A chaque village, je lorgne sur les petits stands de « junk food » car le dimanche, c’est jour de match et tous en profitent pour avaler ce genre de nourriture. Je reprends la route le ventre plein et roule quelques dizaines de kilomètres. Au détour d’un virage, un gros chien qui doit faire près de 40 kilos fonce droit sur la moto. Je me décale vers la gauche mais celui-ci poursuit sa course et, en une fraction de seconde, je le percute et perds l’avant. Déstabilisé, je me prépare à la chute mais, par chance, la roue avant raccroche le bitume et la moto se redresse d’un coup. Je l’ai échappé belle ! Je m’arrête en sueur pour m’apercevoir que le chien s’est sauvé en boitillant et m’a laissé une belle traîné d’urine sur la moto tel un arroseur automatique. Ça va, je m’en remettrai. Le prochain village sera l’occasion de faire une pause et de me remettre de mes émotions devant un match de volley avant d’aller jusqu’à Mendes où je dormirai derrière la salle communale. Profitant du climat chaud de l’Equateur je n’ai pas pu résister à un bon bain dans la rivière et à une petite lessive. Si je continue comme cela, je vais devenir un vrai « biker » peu fréquentable.
En attendant, la fin du voyage approche. Encore quelques jours en Equateur puis je remonterai la Colombie jusqu’à Carthagène d’où je compte renvoyer la Versys en France par bateau. N’étant pas un expert en la matière j’aurai besoin d’un coup de main pour trouver une compagnie de transport. Alors si vous avez quelques informations ou pistes envoyez moi un mail à partez.avec.moi@gmail.com."